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Le défi du jeudi 3 : "Je me souviens..."

Défi littéraire relevé à l'EFIS !!! pour ce 3e jeudi, voici la consigne proposée par Mme PEBAYLE:

Ecrire 5 strophes qui débutent par « Je me souviens »

 

Chaque strophe fera référence à un sens différent : toucher, goût, odorat, vue, ouïe.

 

Bravo à tous, élèves, parents et professeurs pour tous ces poèmes !

Voici les défis des élèves :

 

Je me souviens

 

De la douce couverture dans laquelle j’aime me blottir

 

De la surface bosselée de mon panier en rotin,

 

Du toucher.

 

 

 

Je me souviens

 

De la saveur sucrée de la pastèque

 

De la forte amertume du café,

 

Du goût.

 

 

 

Je me souviens

 

De l’odeur envoutante du gâteau dans la maison,

 

De la puanteur des poubelles dans les eaux polluées ,

 

De l’odorat.

 

 

 

Je me souviens

 

De l’agréable son des chutes d’eau

 

Du crissement de la craie sur le tableau noir,

 

De l’ouïe.

 

 

 

Je me souviens

 

Des beaux visages de mes amies,

 

Des pauvres mendiants dans les rues,

 

De la vue.

 

                                                                                                               NOEMIE (5e )

 

 

 

 

Je me souviens

 

Du cri qu’a poussé Noémie

 

Quand je lui ai fait peur.

 

 

 

Je me souviens

 

Quand j’ai touché mon manteau

 

En laine de mouton.

 

 

 

Je me souviens

 

De l’odeur des lasagnes

 

Qui cuisent dans le four.

 

 

Je me souviens

 

Du gout du hamburger.

 

 

 

Je me souviens

 

De la vue sur la plage en Thaïlande.

 

                                                                                BAPTISTE (CM2)

 

 

 

 

Je me souviens de quand je caressais des lapins dans mon merveilleux jardin.

 

Je me souviens aussi d’avoir dégusté du bon pain ce jour-là.

 

Je me souviens quand mes oreilles se régalaient d’une jolie chanson.

 

Je me souviens la fois où j’ai regardé un film indien.

 

Je me souviens aussi de la fois où j’ai reniflé et que ça sentait le cramé.

 

 

                                                                                            NITIN (CM2)

 

 

 

 

Je me souviens une fois j’ai touché une abeille rose, sauf que c’était dans un rêve avec des chatons à perte de vue !

 

Je me souviens une fois quand j’étais à Troyes, j’ai gouté une glace au chocolat, depuis je ne pense plus qu’à ça !

 

Je me souviens, j’ai déjà senti du beurre de cacahuète…hum, ça sentait trop bon !

 

Je me souviens de mon frère qui hurlait dans mes oreilles : tais-toi ! oui je parle de Thomas.

 

Je me souviens d’avoir vu un chameau à une bosse ! ah oui, c’était un dromadaire.

 

 

 

                                                                                                   JEANNE (CM1)

 

 

 

 

 

 

 

         Les cinq horizons en une

 

 

 

Je me souviendrai plus de ces horizons

 

Toutes couleurs, toutes sensations, toutes raisons,

 

M’ont quitté, alors pourquoi s’accrocher de toute façon,

 

Tout cela est bien plus sévère qu’une punition.

 

 

 

Je me souviens plus de cette vue des merveilles,

 

De ce soleil flamboyant qui époustouflait tous mes réveils,

 

Où était-ce ? Ou bien même, où suis-je ? Cela est bien abatteur,

 

Un simple éclat pouvait me combler de bonheur.

 

 

 

Je me souviens plus de sa douce voix d’argent,

 

Plus j’y repense, plus je perds mon temps,

 

Pourtant si sublime, un chuchotement me suffisait,

 

Mais cela est trop tard désormais, le temps me poursuivait.

 

 

 

Je me souviens plus de cette eau apaisante,

 

Pourtant invisible, la sentir m’a permis une entente,

 

Pourquoi ce regret d’avoir perdu mon temps,

 

Une simple impression et voilà tout souvenirs du printemps

 

 

 

Je me souviens plus du plaisir d’un tel ressentiment,

 

Un goût bien unique qui me fait passer du bon temps,

 

Un trésor que j’ai dû abandonner,

 

M’efforcer ne me sert pas, autant se vouer au fait.

 

 

 

Je me souviens plus de cette douleur,

 

Un choc rempli de joie mais comblé de peur,

 

Moi qui le savais, j’ai voulu continuer,

 

Mais ma fuite me l'a fait avouer.

 

 

 

                                                                                                 Matthieu (3e)

 

 

 

 

 

 

Et les défis des parents et grand-parents :

 

 

Je me souviens du goût

 

Sur le port des frites grasses et trop molles

 

Qu’après avoir supplié, voir évoqué le vol,

 

On nous achetait, ravis de notre bagout.

 

Je me souviens de l’odeur

 

Atroce de soufre pourri

 

D’un volcan dont par ailleurs

 

L’ascension m’avait réjoui.

 

Je me souviens de ce son

 

Ce ronflement glougloutant du V8,

 

Mélodie d’un moteur glouton, dont la chanson,

 

Moisira bientôt dans l’univers des mythes.

 

Je me souviens d’avoir vu

 

Un animal étrange, là bas dans un pays

 

Très au sud, était-ce la Patagonie ?

 

Assurément je l’ai vu, c’était un dahut.

 

Je me souviens d’avoir pris

 

Dans mes mains un gros proutch de vase,

 

Douce, coulante, ferme, vraie soierie

 

A savourer entre les doigts, roh-ouiii c’est naze !

 

 

 

                                                                           Papou Bordeaux confiné le 27-04-2020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je me souviens avec un grand bonheur

 

De mes deux mains dans la cuvette.

 

Sur mes doigts étirés couraient de fines bulles

 

Caresses insoupçonnées sur ma peau desséchée

 

Etranges notes d’une douce musique

 

Rondes éparpillées dans des portées classiques

 

Sur ce lit d’hôpital, petites bulles dans l’eau

 

Vous murmurez ma vie

 

 

 

Je me souviens

 

Les tartelettes étaient cuites, nous pourrions les remplir.

 

Fouettés jaunes d’œufs, beurre, sucre, citron,

 

L’onctueuse crème s’étalait comme un rond de soleil.

 

Du bout de notre doigt dessinant en virgule,

 

Nous portions à la bouche la lichette gourmande,

 

acide et pourtant si fondante

 

 

 

Je me souviens

 

Ah ! Non

 

Pas ce relent navrant qui depuis les cuisines s’infiltre jusqu’en classe

 

Chaque jour à l’école c’était vers les dix heures

 

Un effluve trop aigre blessait notre odorat

 

Quelques restes noyés dans beaucoup trop d’eau claire

 

nous feraient un jus gras pour ouvrir le repas

 

Ah ! Non

 

 

 

Je me souviens

 

D’un petit matin en forêt :

 

Un fort bruissement d’ailes

 

Dans le hamac je me tendais

 

Des claquètements secs

 

Les aras s’envolaient

 

Le jour naissait

 

 

 

Je me souviens

 

Depuis le hublot je voyais LA botte :

 

La jambe, longue masse brune

 

Le talon presque noir

 

La semelle déchiquetée

 

Enchâssés dans le bleu de la mer Méditerranée

 

« L’Italie est en forme de botte » nous avait dit un professeur

 

Moi, vingt ans, en avion c’est la première

 

A vingt milles pieds de haut

 

Je découvrais ma terre

 

 

 

                                                                                       Mino Bordeaux 27 avril 2020

 

 

 

 

          

JE ME SOUVIENDRAI

 

 

 

 

Je me souviendrai des bips des moniteurs,

 

Des pousses seringues, des respirateurs,

 

Des cloches à 19H, des bruits de casseroles et des applaudissements à 20H

 

De ces sons qui nous alertent, qui nous rassurent et qui nous donnent du bonheur.

 

 

 

Je me souviendrai de l’odeur du Corona

 

Un mélange bien perspicace pour l’odorat

 

De gel hydro alcoolique qui vous pique le nez

 

Et de l’haleine malodorante du patient intubé.

 

 

 

Je me souviendrai de cette absence de toucher,

 

De ce que l’on ressent quand tout ce que l’on touche a la texture du vinyle

 

De cette frustration de ne pouvoir ni enlacer ni être enlacé

 

De la disparition des gestes futiles

 

 

 

 

Je me souviendrai de toutes ces personnes qui ont préparé des petits plats

 

Qui nous ont donné des chocolats

 

Qui nous ont offert des viennoiseries pour le petit déjeuner

 

Qui ont régalé notre palais par solidarité

 

 

 

Je me souviendrai de mes patients

 

De ceux que la mort a emportés et de ceux que j’ai vu ressusciter,

 

Des apérovisios avec mes copains

 

De la bêtise des gens dans les supermarchés

 

 

 

Je me souviendrai du Corona

 

Des masques, de l’anonymat

 

De la solidarité née de l’isolement

 

Je me souviendrai de la vie d’avant

 

 

 

                                                                                      Virginie NOSSENT

 

 

 

 

Et les défis des profs :

 

 

 

Je me souviens

 

De la lumière bleutée de la neige

 

Un éclair surgit dans la nuit

 

Clarté phare qui guidait nos pas

 

Lever de lune sur le Mont blanc.

 

 

 

Je me souviens

 

De cette voix chaude

 

Une caresse rocailleuse, âpre

 

Mais pleine de tendresse

 

Cette voix qui racontait si bien la vie.

 

 

 

 

Je me souviens

 

Mais il me faut fermer les yeux

 

Du parfum de la terre

 

Lorsque la pluie est tombée,

 

Du parfum du petrichor

 

Une odeur de chaleur et d’humidité

 

De pierres et d’humus,

 

De vie et de mort.

 

 

 

 

Je me souviens

 

De cette tomate partagée dans le maquis corse

 

Nous étions perdus.

 

Ce gout de fraicheur

 

Ce gout qui a suffi à nous faire avancer

 

Encore et encore

 

Le village est juste là.

 

 

 

Je me souviens

 

Et souvent j’aimerais mieux être une page blanche,

 

Ne pas me souvenir,

 

De l’émotion ressentie dans les courses en montagne

 

Lorsque le vent froid

 

Cingle le visage

 

Lorsque le soleil

 

Lèche la peau

 

Et la main de l’inconnu qui vous donne

 

Une tape amicale dans le dos

 

« Allez, plus que 5 kms ! »

                                                                              FLORENCE PEBAYLE 

 

 

 

 

 

Je me souviens. ..

 

Des costumes cousus à la machine par des doigts de fée, des couleurs vives : ballerines, flammes, lièvre et tortue, dentiste, kimono fleuris, colombines et arlequins... Farandole colorée de petits acteurs sous la lumière d'été

 

 

 

Je me souviens. ..

 

Des airs de variété aux notes gaies, des grands morceaux classiques, des petits poèmes inventés par les cousins et cousines..

Ribambelle de notes et de mots joyeux résonnant dans l'air chaud du jardin

 

 

 

Je me souviens. ..

 

De l'eau de Cologne, de la lavande ensachée, des notes sucrées de cette douce "poudre qui donne bonne mine" sur les joues de ma grand-mère ...

Ronde de sourires et de bisous sur les vacances en fête

 

 

 

Je me souviens. ..

 

Des carreaux de chocolat grignotés et des images poulains collectionnées, des tartines beurrées et sucrées, des glaces à l'eau maison - citron, menthe ou grenadine ? Défilé de petits gourmands qui entrent et sortent de la cuisine... côté cour ou côté jardin ?

 

 

 

Je me souviens. ..

 

Du papier crépon si fragile, de la soie si douce et du tulle qui gratte...

Le soleil qui chauffe et réchauffe ce carnaval improvisé, chaque jour réinventé et si bien orchestré !

 

 

 

A mamé, à Isabelle, et à toute la troupe                                                                                                                  KARINE CASTEL